Meilleur cuisinier du monde, meilleur restaurant du monde… Les superlatifs ne manquent pas pour ce créateur espagnol hors-normes, surnommé le Salvador Dali de la gastronomie.
Un phénomène !
En 1980, à 18 ans, Ferran Adrià travaille comme plongeur à Ibiza pour payer ses études de commerce. En 1982, le voilà pizzaiolo. Trois ans plus tard, il décroche une première étoile Michelin avec El Bulli, le restaurant qu’il a acheté près de Roses, sur la Costa Brava.
En 1997, il obtient sa troisième étoile. En 2003, il est désigné « meilleur cuisinier du monde ». Une carrière à la vitesse de l’éclair et une gloire mondiale fruit d’une unanimité sur sa gastronomie de génie.
Détournées, les saveurs de la cuisine catalane traditionnelle ne sont pas absentes de ses expérimentations bluffantes et de ses textures inédites. On a souvent médit et beaucoup écrit sur ce chef espagnol et son restaurant ouvert seulement entre les mois d’avril et de septembre.
A son actif, deux millions de demandes de réservation par an pour seulement 8000 convives acceptés, des dîners-happening émotionnels où l’on déguste une trentaine de préparations pendant 3h, une cuisine empruntant à la science (avec notamment la sphérification des aliments), et une folle créativité avec au programme des recettes pouvant être qualifiées d’ingénieuses.
A vos ceintures
Sorbets grillés au barbecue, guimauves de parmesan, caramel à l’huile de courge, sorbet aux amandes parfumées à l’ail, moules sphériques au bacon, biscuits au gingembre et de kumquats cuits à l’azote liquide…mais n’allez pas parler de cuisine moléculaire à Ferran Adrià :
« Aujourd’hui encore, tout le monde imagine mon restaurant comme un laboratoire rempli d’éprouvettes, se seringues, de microscopes…certes, l’influence de la science sur mon travail existe, mais elle ne présente qu’une part infime de ce que je crée ».
Une star critiquée
Star planétaire, le chef catalan au caractère bien trempé s’est habitué aux critiques et aux attaques visant ses méthodes de travail. N’est-il pas courant que l’avant-garde de tout temps, se voit critiquer par l’ire des réactionnaires qui recherchent désespérément des stratagèmes pour discréditer toutes innovations ? C’est une habitude très française et une tournure d’esprit malheureusement facile à partager.
Depuis l’été dernier, El Bulli a fermé ses portes. Il rouvrira en 2014, lorsque que Ferran Adrià aura fini de le transformer en fondation pour la recherche gastronomique. Hasta la revolucion sempre !!
Quant à nous, rendez-vous la semaine prochaine afin de clore cette traversée culinaire au travers les siècles vec le chimiste des fourneaux, Nathan Myrhvold !
