Diverticulite : Quand le côlon fonctionne mal

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Une alimentation trop riche en viande et en produits laitiers jouerait un rôle dans la survenue de cette maladie digestive-

Cela ressemble aux manifestations d’une appendicite… mais du côté gauche. Sur la paroi du côlon s’est formée une petite hernie : un diverticule à l’origine d’une douleur abdominale et de la fièvre. Très souvent, ce diverticule ne provoque aucun symptôme particulier. Mais en cas d’inflammation ou d’infection, les choses peuvent se compliquer.

Cette « boursouflure » de la muqueuse du gros intestin est rarement unique. On en dénombre ainsi souvent plusieurs. Pourquoi se sont-elles formées ?

Le mode de vie alimentaire jouerait un rôle important. Ainsi, les personnes chez qui on a diagnostiqué une diverticulose colique ont, en général, un régime plus pauvre en légumes verts et en céréales et plus riche en viandes et en produits laitiers que les autres.

Une « appendicite à gauche »

Quand un ou plusieurs diverticules sont à l’origine de complications, les spécialistes parlent de « maladie diverticulaire du côlon ».

Elle peut se manifester par des douleurs abdominales (en bas et à gauche du ventre, dans la fosse iliaque gauche), de la fièvre, une modification du transit intestinal, d’où son surnom d’ « appendicite à gauche ». Cette complication de la diverticulose peut aller de l’inflammation à l’infection des diverticules avec le risque d’entraîner, au stade suivant, une péritonite.

« Cette complication est imprévisible, explique le Dr Didier Loiseau, qui a initié l’enquête Diverticula, la première étude française sur la diverticulite aiguë. Le plus souvent, elle survient chez des patients en bonne santé et dont le transit était normal dans 60 % des cas. De plus, cette étude montre qu’une diverticulite peut aussi toucher des personnes âgées de moins de 50 ans et un tout petit peu plus souvent des hommes que des femmes. »

Outre ces fameux symptômes « d’appendicite à gauche », le diagnostic de la diverticulite aiguë repose sur un bilan sanguin associé à un scanner de l’abdomen destiné à explorer les parois du côlon et, surtout, les tissus alentour.

La coloscopie (fine sonde optique) est, dans ce cas, inutile.

Médicaments ou chirurgie ?

« Le traitement d’une diverticulite simple passe, dans la grande majorité des cas, par la mise au repos de l’intestin sous la forme d’un jeûne strict suivi d’une alimentation sans résidus (poisson ou volaille, riz ou pâtes, etc.) associée à la prise d’antibiotiques et de médicaments anti-douleur », explique le Dr Loiseau.

Toutefois, certains cas nécessitent une intervention chirurgicale destinée à enlever le segment du côlon porteur le plus de diverticules. Elle est, souvent, pratiquée « à froid », plusieurs mois après la crise de diverticulite, soit à titre curatif pour supprimer les douleurs, soit pour prévenir une éventuelle récidive.

« Cette intervention peut, cependant, être pratiquée en urgence si le patient court un risque vital dû, par exemple, à un abcès qui n’a pu être traité à travers la paroi abdominale, ou à une péritonite…

Mais ce type d’opération « à chaud » est rare : l’enquête Diverticula montre que cette décision concerne seulement un patient sur huit. »

Aujourd’hui, les scientifiques tentent de découvrir les causes de la diverticulite et souhaitent préciser la responsabilité des facteurs déclenchants : les aliments, mais aussi, peut-être, certains médicaments (corticoïdes anti-inflammatoires, voire aspirine).

Ils étudient également les moyens de prévenir la maladie.

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